Sony VPL-VW10HT

Sony est l’un des rares constructeurs à proposer à son catalogue depuis quelques années des références dédiées plus spécifiquement aux amateurs de Home Cinéma. Aujourd’hui arrive le VPL-VW10HT qui prend enfin en compte les lacunes des modèles précédents, et qui corrige certains de leurs défauts. Sur le papier Sony affiche des caractéristiques bien alléchantes. Voici en effet un projecteur au format natif 16/9 agrémenté d’une connectique complète, doté d’un traitement exclusif des signaux qui s’apparente à la haute définition, et qui est bien entendu ouvert sur le futur.

Un véritable projecteur LCD pour le cinéma

Le premier élément intéressant lorsqu’on se penche sur le VPL-VW10HT, concerne ses matrices au format natif 16/9. Les trois matrices RVB totalisent un peu moins de 3,15 millions de pixels offrant une image composée de 1366 x 768 points. Attention aux mirages du marketing : en effet, c’est cette dernière information qui est importante ! Il y a tout de même une matrice apte à restituer dans les meilleurs conditions un signal anamorphique avec une densité rarement atteinte sur cette catégorie d’appareils. Pour que la densité ne pénalise pas la luminosité en sortie, Sony équipe sa référence d’une lampe UHP de nouvelle génération de 200 watts. Il s’agit d’une puissance légèrement en retrait par rapport aux générations précédentes, mais c’est un point positif car cela limite les dégagements de chaleur. La luminosité est par la suite optimisée par la nature des optiques et c’est également précisément sur ce point que les divers ingénieurs de la marque ont travaillé.

Il faut avouer qu’on constate un gain face aux générations précédentes mais surtout un confort d’homogénéité parfaitement bienvenu sur toute la surface d’image. Enfin, pour en finir avec l’image, le VPL-VW10HT ne souffre d’aucun défaut de colorimétrie, y compris sur des mires blanches.  Sony a aussi travaillé sur les problèmes de chauffe et sur les nuisances sonores provoquées par la ventilation. La première action consiste dans l’utilisation d’une lampe de puissance modérée, mais le plus important réside dans le conduit d’aération. En effet, alors que le ventilateur est situé à l’arrière, l’air est propulsé en sortie avant du boîtier, c’est l’orifice rond que l’on peut voir à coté de l’objectif. Cela a un double avantage, le conduit entre le ventilateur et la sortie est plus long, ce qui a pour effet d’absorber en partie les bruits de ventilation, et la sortie par l’avant permet d’encastrer plus facilement l’appareil dans un coffre pour être installé en toute discrétion dans un meuble ou au plafond. Ainsi le VPL-VW10HT produit une soufflerie d’une discrétion jamais atteinte dans le domaine de la projection LCD. Attention toutefois, si le mode de renforcement des noirs est désactivé, le ventilateur accélère (luminosité en sortie supérieure) et le bruit se fait légèrement plus insistant et dans une gamme de fréquence plus haute et plus gênante.

Branchements

Sur le coté droit de l’appareil, on découvre une connectique abondante. Pour être honnête, on en attendait moins, et ce qui fait plaisir c’est que les prises disponibles traduisent véritablement la destination vidéo de cet appareil. Le seul petit regret des prises RCA au lieu des BNC pour la compatibilité avec des câbles de qualité, il faudra revenir ! ! ! Plus bas, deux autres entrées vidéo, pouvant indifféremment accepter un signal RVB ou YUV (fréquence horizontale de 15 kHz). Cette possibilité fait du VPL-VW10HT un appareil polyvalent et capable de s’adapter à toutes les sources. Pour être complet, il faut aussi préciser qu’il est possible de connecter un lecteur de DVD de nouvelle génération à sortie progressive. Le VPL-VW10HT peut également être branché en sortie d’un ordinateur avec une résolution maximale SXGA, Sony préconisant le mode XGA pour un meilleur confort visuel. Et pour terminer le VPL-VW10HT est aussi compatible avec les signaux DTV (télévision numérique US), à ce niveau et à ce jour le VPL-VW10HT ne possède aucun concurrent que ce soit en projection LCD ou DLP.

Mise en forme des signaux

La notice fait référence à un mode DRC-MF (Digital Reality Creation MultiFonction), c’est en fait un doubleur de pixels intégré qui amène la résolution du VPL-VW10HT à l’identique d’une image haute définition ! Le fonction du DRC est de doubler la résolution verticale et horizontale de l’image formée par les pixels de la matrice. Il ne s’agit pas ici d’une copie de l’information existante (comme le 100 Hz) mais bel et bien d’un signal supplémentaire.

Par exemple, la résolution d’une image PAL verra tout à la fois son nombre de lignes et son nombre de pixels doubler simultanément ! On obtient une ainsi une image d’une résolution identique à la haute définition, et le résultat visuel se traduit par une définition accrue des détails qui composent l’image, sans apparition d ‘éléments artificiels.

Ergonomie

L’installation du projecteur ne pose aucun problème particulier. L faut à peine quelques minutes pour réaliser tous les branchements entre la source et le projecteur et régler le zoom manuellement. A noter que ce n’est pas forcément un défaut car l’aspect réglage se fait une fois pour toute au moment de l’installation, et les régalges manuels sont beaucoup plus précis que les objectifs motorisés. Le VPL-VW10HT est équipé d’une focale courte qui impose un recul modéré (avec 3 mètres de recul on obtient une image de 2,5 mètres de large), attention donc en fond de salle car la latitude du zoom est limitée. Un voyant s’illumine en cas de surchauffe mais aucune extinction automatique n’est prévue. Un autre voyant s’allumera aussi lorsque la durée de vie de l’ampoule sera atteinte. Les réglages vidéo sont classiques et leur accès s’avère sans aucune équivoque. Sony reprend en fait l’ergonomie présente sur les derniers lecteurs de DVD avec une barre verticale d’icônes qui déploie plusieurs options. De manière curieuse, il faut aller sur la troisième icône pour valider les raccordements de chacune des entrées vidéo disponibles, la quatrième permettant de configurer le mode de projection, sol ou plafond, avec dans les cas la possibilité de sélectionner ensuite le mode de projection direct ou le mode de rétroprojection. A ce stade, il est possible de corriger la distorsion de l’image en trapèze (correction numérique) si le projecteur est incliné sur le plan vertical, par contre, il n’y a pas de compensation de type « lens shift » pour régler la hauteur de l’image sur l’écran. Sachez à ce sujet que le bas de l’image à l’écran se situe sur un axe horizontale par rapport à la hauteur de l’appareil. Si l’on revient à la première icône, cette dernière permet d’accéder aux réglages de l’image (contraste, luminosité, couleur, teinte (NTSC) et netteté). Arrivent ensuite les réglages propres du VPL-VW10HT avec l’activation ou non du mode Image D (renforcement des noirs), la possibilité de choisir une température de couleur (froide ou chaude), et on trouve les options relatives au DRC-MF. La deuxième icône permet d’accéder à un menu vraiment intéressant puisqu’il s’agit de configurer les modes d’affichage, ce menu traduit la vocation du VPL-VW10HT au Home Cinéma. Ainsi le premier mode « plein » permet d’afficher une image 16/9 anamorphique en mode natif. Si l’image est au format vidéo 4/3, elle est étirée horizontalement et il faut alors utiliser le mode « normal ». Le mode « zoom » agrandit l’image horizontalement et verticalement suivant un ratio identique (mode à privilégier sur le film cinémascope en 4/3). Le mode « sous-titres » déplace l’image vers le haut, et enfin le mode « zoom large » correspond au 14/9 des téléviseurs. Tous ces modes sont mémorisables pour chaque source.

Impressions

Le VPL-VW10HT fait merveille avec les sources vidéo habituelles aussi bien en 4/3 qu’en 16/9. Cela traduit une optimisation exemplaire de la matrice. La première surprise provient c’est l’absence de tout effet pixel même sur une image de 2,5 mètres de base. La luminosité est uniforme sur toute la surface projetée, aucun point chaud et une colorimétrie très stable aux quatre coins des mires de tests. Avec le mode Image D, oublié les commentaires du style trop sombre, trop clair, ici le VPL-VW10HT affiche une image suffisamment contrasté pour percevoir les dégradés de couleurs y compris dans les scènes très sombres. Le DRC-MF semble jouer un rôle important dans la qualité globale de l’image. C’est la première fois sur un projecteur LCD qu’on peut comparer l’image à un tritubes.

Caractéristiques techniques

Conclusion

Sony propose avec le VPL-VW10HT un projecteur aux performances sans précédent et qui mérite le suffixe de Home Cinéma. Il saura séduire les amateurs de belles images avec des nuisances sonores très discrètes. Attention toutefois à la notion distance / grandeur d’image car les réglages dans ce domaine sont limités.

Mars 2000